Quand les jeunes adultes se cherchent encore : démotivation ou blessure invisible ?
- MPOWERFUL __ Maxette Abboud-Castelneau
- 3 avr.
- 4 min de lecture
"Il n’y a pas d’âge pour se (re)trouver. Il suffit parfois d’un regard qui croit en nous pour allumer la lumière." - Maxette Abboud-Castelneau

Ils ont 18, 19, parfois 22 ans. Et pourtant, ils semblent déjà à l’arrêt.
Ni en études, ni en emploi, souvent enfermés dans leur chambre ou en errance douce entre des petits boulots sans lendemain, ces jeunes adultes peinent à se projeter. Non pas parce qu’ils seraient « paresseux » ou « démotivés » – comme certains jugements hâtifs le laissent entendre – mais parce que leur parcours a été semé d’obstacles invisibles : échecs scolaires précoces, orientations par défaut, blessures relationnelles profondes, rejet ou harcèlement, fractures familiales jamais réparées.
En silence, une génération vacille. Ils ne savent plus quoi vouloir, ni même s’ils en ont encore le droit. Coincés entre des injonctions à réussir et l’incapacité à trouver du sens, ils vivent un flou existentiel que notre société a encore du mal à nommer. Et pourtant, derrière l’inertie apparente, il y a souvent une extrême lucidité, une hyper-sensibilité, un besoin vital d’être reconnu autrement que par les cases habituelles de la réussite.
Une jeunesse à réparer, pas à rééduquer
Ces jeunes ne sont pas des « cassés », comme le système semble parfois les désigner. Ce sont des jeunes qui ont tenu debout dans des contextes qu’aucun adulte n’aurait souhaité traverser à leur âge. Ils ont appris à survivre là où l’on aurait voulu qu’ils apprennent à apprendre. Leur décrochage est moins une paresse qu’un mécanisme de protection, une réponse logique à une succession de micro-traumatismes : remarques humiliantes en classe, étiquettes collées trop tôt, manque d’écoute, familles à bout ou absentes.
À 19 ans, ils ne rêvent pas de briller, ils rêvent qu’on leur fasse confiance sans leur demander des preuves immédiates. Ils rêvent d’être enfin considérés autrement que comme un « public en difficulté ».
Le système, trop étroit pour leur complexité
L’orientation scolaire ne leur a laissé que peu de marges. Une voie générale trop vite fermée, une filière professionnelle choisie par défaut, un échec à répétition et le sentiment d’être « en retard sur les autres ». Et puis l’arrivée dans un monde post-scolaire sans balises, sans transition. Pas prêts pour le monde du travail, pas en confiance pour reprendre des études. Que reste-t-il ? Le vide. Et parfois, l’auto-dévalorisation.
Ce qu’ils vivent n’est pas un simple « manque de motivation ». C’est une forme de désorientation existentielle, un besoin de reconstruire du sens avant de pouvoir se projeter dans une trajectoire.
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L’urgence : recréer un lien, pas une injonction
Ce dont ils ont besoin ? D’adultes qui n’attendent pas d’eux une performance, mais leur proposent une relation. Une écoute vraie. Un cadre rassurant. Une présence qui ne juge pas. Ils ont besoin de faire, plutôt que de choisir trop vite. De se découvrir dans l’action, l’expérimentation, l’expression personnelle. De sortir de la case « échec scolaire » pour se réapproprier une image positive d’eux-mêmes.
Cela passe par des programmes innovants, des initiatives de terrain, mais surtout par un changement de regard. Parce qu’un jeune qui ne bouge pas n’est pas un jeune perdu. C’est souvent un jeune en attente de permission. De sécurité. D’une main tendue, sans pression.
Et s’il suffisait d’un espace pour être, avant de devoir devenir ?
Dans chaque jeune qui doute, il y a une graine de rêve, encore vivante. Il ne s’agit pas de la réveiller à coups d’injonctions (« Tu dois te bouger ! », « À ton âge, moi je… »), mais de créer le terreau pour qu’elle puisse germer à son rythme. Offrons-leur la possibilité d’explorer, de rencontrer, d’essayer, d’échouer, sans que cela ne définisse leur valeur.
Les dispositifs existent, mais encore trop en marge. Ils doivent devenir centraux : ateliers de remobilisation, coaching jeunesse, mentorat, lieux d’écoute, tiers-lieux éducatifs. Des espaces où l’on valorise ce qu’ils sont, pas ce qu’ils n’ont pas encore fait.
Retisser des possibles, un regard à la fois
Les jeunes adultes que l’on dit « démotivés » ne sont pas à réparer, ni à recadrer : ils sont à rencontrer. Leur inertie n’est pas un refus du monde, mais un appel silencieux à être rejoints autrement. À l’heure où l’on parle d’inclusion, d’égalité des chances, de santé mentale, peut-on encore les laisser seuls face à leur découragement, en espérant qu’ils s’en sortiront « quand ils seront prêts » ?
La société ne manque pas de solutions : elle manque de temps, de patience, de confiance. Ce que ces jeunes attendent n’est pas une voie toute tracée, mais le droit de chercher la leur sans honte, ni précipitation.
Et si l’on cessait de leur demander « ce que tu veux faire dans la vie », pour simplement leur demander « qui tu aimerais devenir, et comment je peux t’y aider » ?Peut-être que c’est là que commence l’engagement véritable : dans un regard qui ne pousse pas, mais qui soutient.
"Les plus belles reconstructions commencent souvent là où personne n’osait encore espérer." Maxette Abboud-Castelneau
Conseils pour les parents
Accueillez ses doutes sans panique : un jeune adulte perdu n’est pas en train d’échouer, il est en train de chercher. Votre calme est un repère.
Valorisez ce qu’il est, pas ce qu’il fait : remarquez ses qualités humaines, sa sensibilité, sa manière d’observer le monde.
Posez des questions ouvertes : "Qu’est-ce que tu aimes faire ?", "Qu’est-ce qui t’a fait du bien dernièrement ?", plutôt que "Tu vas faire quoi ?"
Partagez vos propres doutes passés : cela dédramatise et montre qu’on peut cheminer même en ne sachant pas tout de suite.
Suggérez des expériences, pas des trajectoires : un stage, une mission de bénévolat, une rencontre inspirante peuvent faire naître un déclic sans qu’il soit imposé.
Ce sont les petites ouvertures, les regards non jugeants et la patience qui feront la différence. Votre confiance silencieuse est souvent le premier moteur de leur renaissance.
Déccouvrez quelques recommandations dans le guide à télécharger ci-joint :